Les lois concernant la magie sont strictes en Ebène et tout manquement est sévèrement réprimé. Le mage lui, au service de l’Empire, jure allégeance et obéissance. Ce serment le liera toute sa vie durant et la parole de l’Empereur régnant aura valeur d’ordre direct. Cependant, face à cette discipline exigeante, certains mages préfèrent largement prendre la tangente. Traqués depuis des années, ils forment ce qu’on appelle les mages dissidents, ou plus populairement ce sont les sorciers. Réunis au sein d’une pseudo guilde qui veille à leur sécurité première, dissimulée habilement dans une caverne aménagée en véritable forteresse au fil du temps. Les sorciers forment un petit comité soudé et farouchement indépendantiste. Bien que l’Empire soit à leurs trousses pour réguler l’usage de la magie et que leur puissance tant dangereuse que destructrice soit connue, une certaine tolérance est appliquée. Du moins tant que les sorciers oeuvrent pour le bien commun, dans le respect des lois et des us et coutumes des duchés. Dans le cas contraire, une répression sanglante est déployée.
Première étape, la fuite.
Entre l’enfance et l’adolescence, une certaine sensibilité à la magie se développe chez certains humains. Suite à ces signes, l’enfant est alors présenté à un mage qui confirmera ou infirmera ses prédispositions à devenir mage. Dans le premier cas, il sera alors enlevé à la garde de sa famille et conduit à l’académie de Fort Ico pour commencer sa formation. Considéré comme un honneur et une chance, car s’accompagnant d’un gain pécunier pour la famille et d’une promesse d’un avenir assuré, cela peut toutefois tourner au drame. L’enfant bien souvent renâcle à suivre les ordres même pour son plus grand bien et nombre d’entre eux décident de fuir. Crise passagère pour la plupart, il n’en reste pas moins que certains mages se retrouvent alors dans la nature, dotés de pouvoirs qu’ils sont loin de maîtriser. Une unité spéciale de la guilde des mages se charge généralement de les traquer. A la vérité ils traquent toute forme illégale de magie, mais la plèbe les associe généralement à des chasseurs d’enfants perdus. Pour ces derniers, soit ils se forment sur le tas, soit ils finissent par rejoindre les groupements illégaux des sorciers.
Une formation libre mais dangereuse
Libérés du poids de l’Empire, les sorciers ont tout loisir de développer leurs facultés comme ils l’entendent. A la différence des mages officiels, perdre son humanité dans l’opération et se laisser transformer par la magie, corrompre diraient certains, ne semble pas rédhibitoire. C’est ainsi que certains sorciers acquièrent sous la tutelle de leurs aînés une puissance allant bien au delà de l’imagination, limitée seulement par la quantité de magie disponible dans l’air. Ainsi chaque novice peut demander les enseignements de qui il souhaite, sous réserve que son futur professeur accepte, il sera ensuite initié à une spécialité bien précise qu’il se fera fort de maîtriser, voir de développer s’il ne préfère pas se généraliser en étudiant d’autres domaines.
Les différentes formes de magie
Un mage a plusieurs méthodes à disposition pour contrôler la magie. L’apposition des mains donne de bons résultats mais manque généralement de puissance. Un amplificateur tel qu’un bol chantant ou plus rare un diapason peuvent résoudre ce problème, si ce n’est en créer de nouveaux tant le gain en puissance peut être considérable. L’utilisation d’un sceptre aura les mêmes effets mais moindres. Enfin le tissage, c’est à dire le fait de lier des effets magiques entre eux, reste l’apanage des mages officiels et n’est que rarement pratiqué. Au contraire de l’enchantement qui consiste à lier un éclat de bézoard chargé en magie à une pièce d’équipement, lui faisant ainsi gagner en propriétés multiples, allant de la simple résistance au dégagement constant de chaleur. Le monde tel que décrit par la religion de Dracaelys est divisé en trois groupes d’éléments qui se retrouvent dans la magie. Les éléments de Vie et de Mort sont à portée d’un mage et leurs effets peuvent se manifester par apposition des mains par exemple. Par contre, les éléments de la Nature ne sont utilisables qu’à l’aide de bézoards, et ne servent pratiquement qu’aux enchantements. Libérer leur charge en brisant le bézoard revient à libérer toute sa puissance en une fois. Puissance destructrice ne causant que mort, chaos et désolation, sauf si utilisée avec prudence.
La place du sorcier dans la société
Techniquement hors la loi, le sorcier jouit d’une position toute particulière en Ebène. Bien que chacun préfère éviter sa compagnie, il se révèle pourtant des plus utiles et le chasser de son entourage est rarement une bonne idée, pas plus que de provoquer son courroux. Il profite donc d’un certain statut quo, ne traitant qu’avec ceux ayant réellement besoin de ses services, évitant de lui même les autres. Ne pas se faire remarquer, ne pas chercher les ennuis, ce sont les bases de son existence. Par contre, son monopole dans la magie (au sens où il est le seul à pouvoir en faire profiter le peuple), n‘est pas garant de justes rémunérations. N’ayant personne à qui se référer pour se plaindre, il est courant que les plus téméraires promettent monts et merveilles au sorcier avant de se voir subitement frappés d’amnésie. Pour rappel, châtier chaque resquilleur mettrait gravement en danger la survie d’un humble sorcier. Et ses compagnons et collègues n’auraient malheureusement rien à gagner et tout à perdre à se mouiller pour l’aider.
Quelques exemples de châtiments
La pratique illégale de la magie est assimilée en Ebène à un crime d’apostasie. Comme bien souvent, l’ordalie est souvent annoncée en réponse. Par contre, la nature injuste du combat qui en résulterait pousse l’Empire à des solutions plus extrêmes. La mise au ban de la société et donc le bannissement est la peine la plus courante. Nombre de nécromanciens se sont vus exilés par delà les frontières. Un sorcier se verra de plus soumis à la question, s’il dénonce ses collègues et qu’ils sont ensuite capturés, ils seront exilés séparément. La peine de mort n’est prononcée que suite à d’autres crimes, notamment de lèse majesté. L’exil hors de l’Empire pour un sorcier met un terme à ses pratiques, la magie n’étant que peu présente dans l’air hors de nos frontières. A quelques exceptions prêt, cela suffit à régler le problème des mages dissidents, même les plus retors.