En marge des deux grandes religions répandues en Ebène, il en existe une troisième plus discrète, presque secrète. Ne cherchant aucunement le conflit, les membres du Rituel sont pourtant traités avec défiance. Pour cette raison, les adeptes entretiennent le secret sur leur foi et ne se révèlent que rarement même à leurs proches. Il va sans dire que ce comportement, pourtant honorable, est le plus souvent incompris de leurs contemporains.
Une autre vision du monde
Les membres du Rituel ont une conception toute particulière du sens de la vie. Ils cherchent le leur et feront tout pour l’atteindre. Loin de chercher le profit, ils vouent toute leur vie à leur prochain de manière totalement désintéressée. Ce but est propre à chaque individu. Si l’entourage d’un adepte peut l’aider à trouver sa voie, cela doit venir du plus profond de lui-même. A sa révélation, cela ne doit être qu’une conclusion logique, comme si cela avait été écrit dès le début dans le destin de cet individu. C’est en quelque sorte la raison d’être de tout un chacun qu’il doit s’efforcer de comprendre pour ensuite s’accomplir pleinement.
Temple secret, caché au cœur de la population comme au fond des bois.
Une histoire partagée avec Dracaelys
Si aucun texte saint n’en fait mention, il semblerait que la naissance de l’Eglise de Dracaelys et l’apparition des premiers membres du Rituel soient concomitants. Lors du voyage du prophète des contrées australes pour venir porter la foi et la civilisation sur les futures terres impériales, il semblerait qu’il était accompagné par une personne. Cet homme aurait traversé les mêmes épreuves que le prophète mais pour en tirer une leçon différente. Cet homme est appelé “le Père” par les adeptes du Rituel, même si leur foi ne comporte aucune vénération de son nom, de son existence. C’est simplement le premier à avoir eu la révélation de son destin. Aucun de ses textes n’a d’ailleurs traversé les affres du temps. Si Dracaelys n’a jamais démenti son existence, l’Église s’est cependant bien gardée de confirmer cette thèse.
L’organisation du Rituel
Les membres du Rituel sont tous les frères et sœurs d’une même famille. Son organisation se base ainsi sur une relation entre aînés, ceux qui savent et qui aident leurs cadets. Le Rituel n’est pas centralisé et chaque groupuscule se gère de façon autonome. Dans de rares cas, un conseil peut être assemblé pour trancher sur des questions cruciales à la survie de la foi si cela s’avère nécessaire. Dans ces cas là, la parole sera donnée aux membres les plus âgés ou à ceux considérés comme les plus respectables par leurs pairs. Chaque temple se compose de quelques frères et sœurs présents en permanence pour accueillir ceux en ayant le besoin. Ils dispensent divers cours et s’assurent de la protection de leurs cadets. Le maniement du sabre est souvent enseigné pour permettre à tous de se défendre. Le choix d’une arme elfique s’est perdu avec le temps.
Ses adeptes, ses membres
Les adeptes de cette étrange foi sont assez minoritaires face aux masses de croyants de l’Église de Dracaelys ou encore ceux de l’antique Honseki. Pourtant, leur dévotion est sans faille, chaque membre se préparant à donner sa vie pour les siens et pour son prochain. Si beaucoup de groupuscules se composent d’une dizaine d’adeptes dans les villes, cette religion compte tout de même de nombreux pèlerins et aventuriers dans ses rangs. Paradoxalement, les voyageurs en Ebène et ses ressortissants à l’étranger sont majoritairement des adeptes cherchant à élargir leurs connaissances du monde.
Vaincre la mort
Les adeptes du Rituel tirent leur réputation d’une pratique somme toute singulière. Une fois leur vie achevée, après donc la réalisation de leur but personnel, ils y mettent un terme. Cela prend la forme d’une immolation de soi, souvent en entrant d’un pas assuré dans un immense brasier. Cette étape est la consécration ultime d’un croyant, qui prouve à la face du monde sa foi et sa conviction. Ce n’est cependant pas la chose la plus incroyable du Rituel. Certains de ses membres, dans la poursuite de leur idéal, seraient parvenus à briser le cycle de la métempsychose imposé à chaque être vivant doué d’une âme. Ces quelques hommes et femmes sont ainsi immortels et ne subissent plus les effets du temps. Par le fruit de longues méditations ils parviennent ainsi à traverser les époques pour continuer à guider les membres de leur grande famille.