Illu porte

Comment cambrioler une maison

Se déplacer furtivement. Agir en ayant connaissance de toutes les informations nécessaires à sa mission, savoir improviser. Le cambriolage en Ebène peut tenir autant de l’art, de l’exploit que du coup de chance. Pourtant, les vols sont monnaie courante. Certains sont même restés dans les mémoires. On pensera ici immédiatement au vol légendaire de l’un des trois régalias impériaux, le bijou symbolisant l’Empire naissant. Il est toujours introuvable à ce jour. Mais tous les voleurs n’ont pas autant de talent et nombreux sont ceux finissant la corde au coup, avec les corbeaux comme ultimes compagnons.


Illu Veilleur de Nuit

Dans certaines cités, des veilleurs de nuit patrouillent en plus des gardes afin de veiller sur le bon sommeil de leurs concitoyens.


De la technique du crochetage

Le premier obstacle que rencontrera tout voleur est bien évidemment ces infâmes serrures. Attention cependant, leur usage reste réservé aux classes suffisamment aisées pour se payer les services d’un ferronnier. Les populations les plus pauvres privilégieront une barre de bois, de fer parfois, pour bloquer l’entrée de leur demeure. Il faudra alors pour le voleur astucieux trouver le moyen de faire levier pour passer outre cette protection. Ce qui risque de provoquer un raffut de tous les diables. Laissons cependant de côté ce genre de pratiques, ces foyers n’étant que d’un intérêt somme toute limité. La serrure, la vraie, représente un défi bien plus intéressant. Il faudra pour l’activer, remplacer la clef par un crochet et s’activer à en déclencher le mécanisme. Le panneton absent, le crochet devra venir jouer sur le pêne afin d’en liber l’auberon. Il peut s’avérer utile de posséder une dague effilée afin d’exercer une pression supplémentaire sur le mécanisme. Attention cependant, toute cette opération peut prendre plusieurs minutes. Ce qui vous laisse exposé aux yeux d’éventuels témoins, ou pire encore, au passage d’une patrouille. Vous pouvez bien sûr faire simplement sauter le palâtre qui supporte la serrure. Un bon coup de bélier peut donner des résultats fantastiques. Tout en prenant un minimum de temps. Pour les voleurs plus discrets, un forgeron peu scrupuleux vous fournira des crochets contre quelques pièces d’or.


Du déplacement furtif

Une fois votre porte ouverte, un tout autre défi s’offre à vous. Il vous faudra vous frayer un chemin dans les ombres. Vous déplacer sans un bruit. Nombreuses seront les occasions de vous faire démasquer et ruiner tout votre plan. Évidemment, impossible ici de vous servir d’une torche et la magie fait bien trop de bruit. Les foyers les moins aisés ferment généralement leurs volets et calfeutrent en hiver leurs fenêtre à l’aide de papier huilé. Même avec les deux lunes à leur zénith, impossible de compter sur leur clarté. Rares sont les maisons dans l’Empire dotées de fenêtres en verre à vitre, beaucoup trop onéreux. Attention également aux tapis, peaux et autres tissus qui viennent recouvrir le sol. Trébucher vous sera fatal. Les parquets en bois sont tout aussi traîtres, ayant pour habitude de craquer sous votre poids à des endroits aléatoires. Il vous faudra développer vos sens. Votre ouïe se doit de détecter le léger changement dans la respiration du dormeur sur le point de se réveiller. La moindre chandelle au loin devra éclairer tout votre champ de vision. Vos doigts doivent dans le noir sentir le moindre objet de valeur, différencier l’or de la ferraille. Inutile de le préciser ici, mais vos talents de crochetage doivent également se passer d’une source lumineuse et se faire dans le silence le plus total.


Illu ville cambriolage

Il vous faudra apprendre la disposition des bâtiments environnants pour imaginer le meilleur moyen de fuir. On ne sait jamais ce qui peut mal tourner.


Du repérage de sa cible

Un des éléments importants, si l’on veut se simplifier la tâche, est de repérer les lieux en avance. Hors de question, bien évidemment, d’entrer à l’improviste chez votre prochaine cible sans éveiller ses soupçons. Mais un tour du quartier s’impose. Il vous faudra, selon les cités, repérer les chemins des patrouilles de gardes et prévoir un itinéraire de fuite. C’est l’occasion de sortir votre plus beau déguisement et de prendre un air innocent. Il serait fâcheux que l’on vous reconnaisse. Prêter attention aux moindres détails, une fenêtre mal calfeutrée, une porte dérobée, tout ce qui pourrait se révéler utile le moment venu.


De la propriété privée en Ebène

Il est temps de plonger plus avant dans le concept de propriété privée au sein de l’Empire d’Ebène. Elle sera selon la région où vous vous trouvez complètement différente. Dans les grandes cités, chacun possédera son chez soi et y veillera jalousement. Leurs biens seront sous clef et nul n’y accèdera aisément sans l’accord de leur possesseur. Si vivre dans l’empire implique de faire partie d’un tout, chacun à sa place, chacun aidant l’Empire à sa manière, il n’empêche qu’un certain individualisme se développe. C’est surtout le cas dans la petite bourgeoisie où ses membres se gargarisent d’une réussite sociale qui passe pour extraordinaire à leurs yeux habitués à contempler la plèbe. À l’extrême inverse maintenant, dans les villages et hameaux qui constituent la majorité de l’Empire, les gens s’organisent différemment. La vie quotidienne y est plus ardue et le groupe doit primer sur l’individu. Chacun possède certes ses menus objets, mais de nombreux outils et bâtiments agricoles seront collectifs. Seuls les artisans au milieu de tout cela viendront reproduire le mode de vie citadin. Cela se répercute de plusieurs manières sur les voleurs et autres malandrins. Là ou en ville il suffira à un seul homme de forcer la porte d’une maison pour s’enrichir, il lui faudra à la campagne constituer une bande et attaquer collectivement un village. Ce sera ainsi le seul moyen de s’accaparer des marchandises de valeur, tels des tissus, du minerai ou autres matières premières.


Les richesses d’une maison impériale

Mais que trouver alors dans une maison pour se donner la peine de la cambrioler ? Outre de l’or, chaque citoyen se doit de posséder de quoi passer l’hiver. De la nourriture, du miel ou des étoffes par exemple. En sus, beaucoup possèdent des épices ou des herbes médicinales. Ce sont là des marchandises faciles à dissimuler et pouvant rapporter gros. Les objets manufacturés peuvent aussi être une bonne source de profit. Par exemple les armes, les pièces d’habillement ou encore diverses potions. Les bijoux et autres bagues sont des cibles par excellence, mais il vous faudra les revendre loin de leur propriétaire légitime si vous ne voulez pas être retrouvé. Faites justement attention à ne jamais voler de marchandises que vous ne sauriez écouler immédiatement. Vous limiterez ainsi les risques d’être pris avec l’objet de vos rapines et cela vous permettra de fuir immédiatement. Laissez ensuite les choses se tasser avant de revenir en ville. Notez cependant que rares sont les citoyens à voyager dans l’Empire. Il vous faudra faire preuve d’astuce pour ne pas éveiller les soupçons des gardes-frontières.


Les peines encourues

L’Empire se montre relativement sévère avec les cambrioleurs. Capturé par la garde, vous risquez l’arène, voire la pendaison en place publique. Dans tous les cas, vous passerez certainement un moment privilégié dans les geôles de votre duché. C’est cependant un moment idéal pour vous échappez, si vous en avez les moyens. Soudoyer les gardes peut donner de bons résultats. Une aide extérieure peut aussi intervenir pour vous faire évader. Et quelle meilleure aide que la guilde de l’Ombre ?

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