Plus anciennes que l’Empire d’Ebène lui même, les premières guildes de pharmaciens virent le jour avec la création de Sifalle. Se basant sur le modèle des guildes australes, elles ont avec le temps établi un monopole dans l’acquisition, la fabrication et la revente de drogues. Les guildes étant ordonnées en une stricte hiérarchie, y atteindre le rang de maître sera une véritable épreuve pour quiconque voulant grossir leurs rangs. Avec l’instauration de l’Empire, ces guildes se sont vues liées au pouvoir, versant une forte taxe en échange de la conservation et de la perpétuation de leurs anciens droits et privilèges. Ces guildes sont les seules à pouvoir élever un homme à la dignité de médecin, subtilisant ce rôle au clergé, résultat d’une longue lutte entre les deux partis. Avec l’ouverture de l’Empire à l’étranger, et notamment avec l’arrivée de marchands venus de l’autre côté de la mer des Brumes, l’importation de drogues exotiques est en forte hausse, inondant le marché de produits rares et extrêmement chers. On compte trois grandes guildes de pharmaciens en Ebène, chacune ayant des prérogatives qui lui sont propres. Mais toutes respectant un certain équilibre, appliquant à la lettre les décisions prises par les autres et veillant à appliquer les prix en usage quand aux drogues, décernant les titres aux plus méritants et aux plus influents.
La pharmacopée Impériale recense tous les remèdes et drogues reconnus par l’Empire.
La guilde impériale des pharmaciens de Sifalle
La plus ancienne et la plus respectée des guildes de pharmaciens de l’Empire. A l’origine de la première université impériale de médecine et de pharmacologie de Sifalle, elle garde encore aujourd’hui la prérogative quand à la modification de la Pharmacopée. Seule guilde à organiser les cérémonies d’intronisation des médecins, elle a remis à chaque nouveau pratiquant ses habits et son masque depuis plus de deux siècles. Loin d’être la plus riche ou la plus prestigieuse des guildes, elle reste malgré tout la guilde la plus étroitement liée à la noblesse. Disposant de nombreux hôtels de guildes à la capitale, son université compte parmi les chefs-d’oeuvres architecturaux réalisés par la non moins prestigieuse guilde des constructeurs. Ce bâtiment, situé non loin des locaux de la guilde impériale des mages abrite de nombreuses salles de réception majestueuses, des amphithéâtres capable d’accueillir plus de deux cents étudiants ainsi que d’une bibliothèque renommée dans le monde entier.
La guilde des pharmaciens d’Ocre-Lune
Sise au prieuré d’Ocre-Lune, cette guilde de pharmaciens a une longue tradition religieuse. Prônant la charité et le soin aux plus démunis, elle est aujourd’hui la plus en avance sur son temps. Acceptant toutes formes de médecines, même les plus exotiques, elle cherche à tout prix à éradiquer les trois grands fléaux. La fièvre rouge, la nécrose runique et la peste florale sont autant d’épidémies étudiées dans leur bâtiment retiré de la civilisation. Havre d’étude et de réflexion, le prieuré d’Ocre-Lune n’attire pourtant que les médecins les plus courageux et les plus investis de leurs missions premières. La bibliothèque de médecine antique reste encore la seule en Ebène, rivalisant presque avec la grande bibliothèque de la cité Sainte. Les hospices de la guilde reprennent d’ailleurs les règles et la disposition des malades pratiquées dans les terres australes. On doit au fondateur de la guilde des pharmaciens d’Ocre-Lune la Table de médecine générale. On compte dans leurs rangs plusieurs femmes et quelques orcs. Les médecins Elfes et Nains de l’Empire réservent généralement leur adhésion à cette guilde. Bien que leurs traditions religieuses diffèrent, la tolérance de la guilde est un véritable atout.
La guildes des pharmaciens et médecins de Faille-Braise et de Portembrun.
En plein essor depuis plusieurs années, la guilde originaire de Faille-Braise possède le monopole pour fixer les prix des drogues, en vigueur dans tout l’Empire. Contrôlant la quasi totalité des importations, venant tant du sud que par voie maritime, seules les rares produits vendus par les Garifs ou par l’Empire du Nord leur échappent encore. C’est désormais la guilde qui brasse le plus d’argent parmi toutes les guildes de pharmaciens. Composée en majeure partie de bourgeois, c’est une guilde élitiste et hermétique, sans pour autant être d’une grande influence sur la cour impériale. Ses membres s’occupant de leurs affaires sans se mêler de celles des autres guildes. Les jaloux lui prêtent cependant une mauvaise image, une réputation vénale. La guilde selon la rumeur vendrait autant d’onguents que de poisons, traitant tant avec les représentants de l’Empire qu’avec les pires malfrats. Plus grave encore, la guilde compterait parmi ses clients réguliers les membres de la guilde de l’Ombre. La noblesse fermant volontairement les yeux en échange de dessous de table et autres pots de vin. Disposant d’hôtels de guildes dans de nombreuses villes, la guilde des pharmaciens et médecins de Faille-Braise et de Portembrun ne distribue aucun titre, a contrario de ses consoeurs. Le droit de chirurgie, de récolte et de fabrication étant pour eux autant de titres héréditaires. On peut affirmer sans peine que les pratiques de la guilde sont loin de faire l’unanimité parmi les maîtres médecins de l’Empire.