Si la paix est indispensable à une vie calme et paisible, elle a cela de bon qu’elle permet le commerce et la prospérité économique. Remarquez la guerre les permet tout autant. Pour Ebène, qui n’a plus connu de bataille depuis plus de deux siècles sans pour autant avoir réellement signé la paix, la situation est on ne peut plus profitable. L’Empire connaît aujourd’hui un essor économique, porté comme il se doit par les nombreuses guildes et corporations de marchands et d’artisans qui composent son marché intérieur. Ce sont ces groupes qui font la réalité économique du pays, en investissant des quantités d’or et en vendant toutes les ressources qui circulent au sein de l’Empire, ce qui fait le bonheur des citoyens. Les marchés, les foires et les boutiques regorgent ainsi de marchandises, souvent rares et précieuses, importées du monde entier et circulant de part et d’autre de nos frontières. Pour ce faire, notre plus grand fleuve le Nébra joue un rôle des plus importants car il permet le cabotage entre la plupart des villes de l’Empire.
Pour en savoir plus : [De la dégustation en Ebène]
L’or impérial comme valeur étalon
Du fait de son renom et de sa puissance, l’Empire est souvent utilisé comme une référence tant au niveau militaire et culturel qu’économique. Dans la grande majorité du monde connu, l’or impérial sert donc de valeur de base. Plus exactement c’est la pièce d’or impériale et son poids qui en font la mesure étalon dans le monde des affaires. Loin d’être en or pur, ces pièces servent à peser les devises étrangères. Le long des frontières, de nombreux marchands procèdent ainsi pour réaliser des affaires aux prix les plus justes. De plus, de nombreux établissements de change existent, concentrés pour la plupart à Sifalle ou dans les grandes villes frontalières. Parfois, ce sont les banques elles-mêmes qui s’en chargent pour leurs clients les plus influents. Bien sûr, l’économie impériale ne repose pas que sur l’or. Celui-ci sert couramment aux achats en boutique ou dans certaines foires. L’or vous procurera armes, vêtements et galante compagnie au besoin. Pour les dépenses quotidiennes, pour manger ou boire, les citoyens utilisent plus fréquemment des pièces en argent. Là encore il est possible de les faires changer. Attention cependant, la vaste majorité des marchands vous prendra une commission. Pour les plus nantis, il existe des pièces en platine. Ce métal rare et noble sert aux dépenses de luxe. Un achat dans l’immobilier ou la magie se réglera ainsi. Dans la théorie, une pièce d’or en vaut une dizaine d’argent. A l’instar une de platine en vaut dix d’or. Cependant, la quantité de métal dans une pièce est variable. Sans parler des truands qui rognent le métal. De plus il existent des pièces pures ou moindres, contenant beaucoup moins de métal précieux. Il en résulte un système monétaire artificiellement complexe, qui fera l’enfer des néophytes et la richesse des initiés.
[Impôts et taxes impériales] – [Économie locale]
Les habitudes du cru
Même si nous sommes loin des interminables tractations qui caractérisent les échanges au sud de nos frontières, tout en Ebène reste soumis au marchandage. Parfois le troc est utilisé, même pour des échanges de grande valeur. Que ce soient pour des biens ou des services d’ailleurs. Souvent, un repas peut se payer avec un chant accompagné de luth ou une escorte se monnaiera à l’aide de marchandises. Sans parler du commerce sexuel. Quoi que bien souvent dans ce cas de l’or soit exigé, dans les établissements les plus respectables du moins et dans le cas où l’on offre la vertu d’une personne. Le commerce se fait à la campagne sur place publique, à l’occasion d’un marché. De façon régulière, ils sont organisés dans la plus importante bourgade du coin et réunissent tous les artisans et agriculteurs des environs pour leur permettre de vendre leurs produits. En ville, les artisans vendent leur biens aux boutiques qui ont pignon sur rue. Ces boutiques, souvent de grande renommée, vendent chaque jour leurs marchandises aux citoyens locaux ou aux voyageurs et marchands itinérants. Une à deux fois l’an, certaines villes organisent de grandes foires à la portée internationale. Des acquéreurs et des marchands y viennent de tout l’Empire et souvent même d’au-delà. Même si ces foires sont l’occasion d’acheter en gros, il est tout de même possible pour un particulier d’y réaliser de bonnes affaires.
Pour en savoir plus : [Art en Ebène]
Le commerce intérieur
La majorité des marchandises empruntent le Nébra. Chargées à bord de péniches, elles suivent tranquillement le cours du fleuve sans avoir à se soucier des brigands et autres monstres hantant les forêts et les chemins. Même si certains marchands préfèrent avoir recours à la voie terrestre pour échapper aux lourdes taxes maritimes. On peut croiser de nombreux marchands dans tout l’Empire. Effectuant le trajet entre plusieurs villes d’un duché, ils transportent bois, charbon, métaux, armes et nourriture. Quid des matières premières, quid des produits manufacturés, ils sont souvent accompagnés de quelques hommes pour les escorter. Le long des voies les moins fréquentées, on peut croiser des contrebandiers qui pensent échapper aux taxes et autres restrictions, car de nombreux produits sont soumis à une réglementation stricte. C’est le cas des blés, des armes et autres produits magiques.
[Du commerce des corps ou l’importance de la prostitution]
Les échanges à l’international
Même si ils sont toujours nos ennemis, les gens du Nord pratiquent tout de même le commerce avec nos citoyens. A couteaux tirés, des relations existent entre marchands et commerçants des deux empires. Bien que nos produits soient éminemment supérieurs, nous importons beaucoup de matières premières de ces contrées enneigées. Cuir, fourrures, bois et métaux, autant de produits qui arrivent en Ebène, en faisant halte dans notre marche septentrionale. De notre côté, nous vendons vins, hydromel et des produits manufacturés. Cependant, des restrictions existent sur la vente d’armes et de blés, qui ne seront pas vendus plus loin que les villes de la Décapole pour éviter de revenir à nos ennemis. Du sud, les marchandises viennent plus rarement car elles doivent passer la mer des sables. Il en arrive des épices rares et autres produits exotiques. Du miel en abondance provient de nos proches voisins, les tribus garifs. Des elfes nous importons du bois et des herbes médicinales. Quand aux relations avec les pays par-delà la mer, tout semble les intéresser, c’est désormais notre plus important débouché commercial. Portembrun, porte de notre Empire sur le vaste monde, s’est enrichie considérablement ces dernières années, tirant profit de son port et de ses accords avec Faillebraise. Ils exercent un certain monopole sur de nombreux produits.
Pour en savoir plus : [Foires et joutes]
Un mot sur les guildes
Toutes les transactions ou presque passent par le biais des guildes. En échange de ce monopole et d’autres nombreux avantages, elles doivent payer de fortes taxes à l’Empire. C’est pourquoi elles prennent une marge sur leurs ventes, sur les foires et sur toutes les transactions réalisées dans leur zone d’influence. Souvent même, entrer en ville avec une cargaison vous vaudra de payer des droits d’entrée, selon la quantité et le type de marchandises transportées. Ce même genre de pratiques sont courantes aux frontières entre les duchés. Elles servent selon la coutume à l’entretien des voies commerciales mais permettent surtout à la noblesse locale de renflouer ses caisses et de financer ses autres activités. Pour en finir avec les guildes, il faut souligner l’important travail de contrôle qu’elles effectuent au quotidien. Chaque produit doit respecter des normes de qualité. Les vendeurs ou artisans contrevenant à ces règles se verront imposés d’une lourde pénalité, pourront voir leurs produits détruits et risquent même l’interdiction de leur pratique. Bien peu sont prêts à en courir le risque, ce qui garantit à nos citoyens exigeants les meilleurs produits.
L’influence des banques
De plus en plus d’usuriers s’installent dans l’Empire. Ces nouvelles banques rassemblent des sommes inimaginables au sein de leurs coffres. Loin de laisser autant d’or dormir, elles prêtent et rentabilisent leurs investissements. S’occupant du change de devise, elles amassent beaucoup de fond qu’elles peuvent ensuite prêter à des taux souvent élevés. Ces établissements privés viennent faire concurrence aux églises qui traditionnellement prêtaient de l’or aux plus démunis, sans exiger de taux lors du remboursement. Ce rapprochement entre banques et religion est bien plus important loin au sud, où la foi se finance presque exclusivement par ce biais. Dans notre Empire, c’est la noblesse qui profite des largesses de ces usuriers, vivant parfois bien au delà de leurs moyens grâce à eux.